Chronogrammes de l'architecture

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Jun 21, 2023

Chronogrammes de l'architecture

MOULD, « L'architecture est le climat », 2023. (Cliquez sur l'image pour zoomer. Veuillez laisser le temps au chargement de l'image.) L'architecture est : le drainage minier acide, l'acrylique, la pollution de l'air, l'aluminium, le trioxyde d'arsenic.

MOULD, « L'architecture est le climat », 2023. (Cliquez sur l'image pour zoomer. Veuillez prévoir du temps pour que l'image se charge.)

L'architecture est— drainage minier acide, acrylique, pollution de l'air, aluminium, poussière de trioxyde d'arsenic, basalte, bauxite, procédé Bayer, perte de biodiversité, extraction de sable noir, dynamitage, adjuvant de liaison pour le plâtre, butadiène, calcite, oxyde de calcium, capital, carbone, caustique soude, bois de cèdre, chrome, argile, dégagements, charbon, côtier, cobalt, durcisseurs pour sols en béton, cuivre, concentrés de cuivre, cryolite, déforestation, épuisement, désertification, dolomite, polymères en émulsion, extraction, bois de sapin, inondations, fluorures, cendres volantes, mousse plastique, insécurité alimentaire, granit, eau de gravier, pollution ou épuisement des eaux souterraines, retardateurs de flamme halogénés, transport, bois de pruche, excavation hydraulique, accaparement des terres, perturbation à grande échelle des systèmes hydroélectriques et géologiques, plomb, calcaire, lithium, perte de paysage , perte de couverture végétale, malachite, manganèse, marbre, mercure, méthane, déversements de résidus miniers, exploitation de sables siliceux, monopole, agents de démoulage, zones d'élimination de boue, coulées de boue, néphéline, nickel, pollution sonore, bois de chêne, pétrole, schiste bitumineux , déversements de pétrole, mines à ciel ouvert, minerai, tourbe, cailloux, résines phénol-formaldéhyde, bois de pin, platine, polyéthylène, liants polymères, polypropylène, polystyrène, tuf volcanique poreux, quartzite, connectivité écologique et hydrologique réduite, procédés de déchirure, de grillage , farines de roches d'origine volcanique, bois de rose, sable, sédiments sableux, grès, sciure de bois, produits d'étanchéité, poussière de silice, ardoise, carbonate de sodium, contamination des sols, érosion des sols, bois d'épicéa, styrène, retardateurs de surface, pollution des eaux de surface, sables bitumineux , bois de teck, fissuration thermique, bois, étain, titane, déversement de déchets toxiques, trass, uranium, vanadium, débordement de déchets, zinc—climat.

L'architecture est le climat.

Architecture is Climate mêle l’architecture aux conditions de dégradation du climat. Pendant trop longtemps, l’architecture est restée à l’écart du climat, la considérant comme un problème à résoudre par une intervention technocratique. L'architecture, en tant que partie intégrante de la constitution moderne, véhicule une vision dualiste du monde : humains et non-humains, nature et technologie, culture et science. Nos vies et nos sociétés sont structurées autour de cette attitude. Mais et si, comme le soutient Bruno Latour, nous avions complètement tort1 ? Et si cette polarité n’avait jamais existé ?

Les architectures et les climats ne sont pas des entités distinctes réunies dans des moments orchestrés. Ce sont plutôt des conditions qui se produisent les unes par les autres. Sans prétention d’une discipline stable produisant des objets fixes, l’architecture devient partie intégrante d’un monde fébrile et perturbé, vulnérable à ses contingences. Ne se tenant plus à l’extérieur et n’appliquant plus de réparations superficielles sur les blessures du climat, l’architecture est le climat lie la discipline et ses humains aux cicatrices, à la violence et aux émotions de la dégradation climatique.

Nous ne pouvons pas continuer à poser la question normative : « Que peut faire l’architecture contre le dérèglement climatique ? Nous devons plutôt nous demander : « Quel effet la dégradation du climat a-t-elle sur l’architecture ? » L’architecture du projet moderne s’est appuyée sur des processus d’extraction et de combustion à tel point que le combustible en est venu à dicter la forme. L’architecture a concrétisé notre périlleuse dépendance énergétique.2 Exposer ces dépendances et prendre en compte leur causalité dans la dégradation du climat est la première étape vers la déconstruction et la réforme de la discipline de l’architecture. Mais plutôt que d’affronter cet état de dépendance et de s’attaquer aux causes du dérèglement climatique, les architectes ont tendance à s’attaquer aux symptômes.3 Semblable à coller un pansement sur une blessure, pratiquer l’architecture comme solution technocratique ne fait que perpétuer les privilèges et les oppressions historiques. Les architectes veulent souvent conduire le monde sur la voie du progrès en s’inspirant sélectivement de l’histoire (canons esthétiques, héros individuels, avancées techniques). Pratiquée de cette manière amnésique, l’architecture finit par répéter son orgueil, ses erreurs, son isolement, comme si les outils du maître pouvaient à la fois démonter et reconstruire la maison du maître.4